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8 septembre 2017 5 08 /09 /septembre /2017 16:40

Dans le monde où nous vivons, « avoir des certitudes » est devenu presque un mortel défaut aux yeux de beaucoup, et il arrive qu'on nous reproche explicitement nos « certitudes » lorsque nous nous risquons à les exprimer. Ce n'est pas étonnant, mais passons.

La foi, au sens théologique, est une certitude a priori, c'est « une confiance aveugle » au sens littéral de l'expression, mais une confiance proprement salvatrice. L'homme étant fait pour connaître et la connaissance impliquant la certitude, il se trouve que l'homme a naturellement besoin de certitudes, et il en a nécessairement, quand même il prétend le contraire.

Le problème survient dès lors que l'on s'aperçoit qu'il y a des certitudes négatives et des certitudes positives, qu'il y a, autrement dit, des certitudes corruptrices et des certitudes propices ou destructrices d'un côté et salvatrices de l'autre. En un mot, il y a des « confiances aveugles » qui conduisent à la cécité et des « confiances aveugles » qui conduisent à la Déité. Que faire ? Qui choisir ? À quel « saint » se vouer ? au sain ou au malsain ? C'est le choix capital qui s'offre à tout homme et chacun y répond, consciemment ou non.

Quoi qu'il en soit, dans l'ordre théologique, l'une des fonctions de la foi est très précisément d'imposer à l'homme la réponse salvatrice pour lui interdire la réponse destructrice. La foi agit comme une saine limitation de l'âme, comme une fermeture horizontale ou mentale de l'homme pour, d'abord, l'empêcher de se dissoudre dans le chaos du monde et ensuite, le cas échéant, l'ouvrir intérieurement et verticalement.

Il y a dans l'homme quelque chose de « coulant ». Or ce qui « coule » coule à la fois horizontalement et verticalement, mais la verticalité est ici descendante, jamais ascendante. La loi de la gravité ne s'applique pas exclusivement au domaine physique. Le rôle de la foi est précisément d'arrêter cet écoulement sinistre et d'épurer « ce qui coule » pour permettre, éventuellement hic et nunc, la sanctification de l'homme. Celui-ci, pour le dire autrement, tend ontologiquement à la « dispersion », la foi arrête cette tendance et borne l'homme dans la « concentration ». Celle-là comprend la descente, celle-ci comprend la montée.

C'est cette limitation de l'homme dans la « concentration » qui provoque son imperméabilité aux « confiances aveugles » qui mènent à la cécité. Le mental se trouve à la fois fermé, ordonné et uni ; sans fissure, point de souillure. Par ailleurs, puisque l'homme se trouve dans la concentration, il devient progressivement conscient du « centre ».

Une dernière remarque : on entend souvent l'expression « ouverture d'esprit » ; elle n'a, en réalité, aucun sens, parce que l'esprit ne peut être ni « fermé » ni « ouvert ». Si l'on parle, plus justement, d'« ouverture d'âme », on peut être certain qu'il n'y aurait rien de plus sinistre pour l'homme que cette ouverture, dont ne peut émaner que pourriture.

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