Un mot sur un mot : la « science »

La science moderne repose essentiellement sur l'observation sensible et la vérification expérimentale, celle-ci implique la possibilité de reproduire l'expérience à l'infini.

Or nos sens sont qualitativement et quantitativement limités en plus d'être trompeurs, il en découle que les données issues de l'observation sensible ne peuvent être tenues, si l'on veut être rigoureux, pour valables de fait. A cet égard, la science moderne est risible approximation.

En ce qui concerne l'expérience, pour qu'un résultat obtenu par ce moyen soit recevable, il faudrait que l'expérience fût reproductible à l'infini en donnant invariablement le même résultat. Ceci posent deux problèmes : premièrement, l'infini physique (je l'oppose à l'infini métaphysique) n'existe pas (la démonstration de ce cette assertion a été faite entre autres par Guénon). Cela étant, il est impossible de reproduire quoi que ce soit à l'infini. La vérification par l'expérience repose donc sur un postulat erroné. Deuxièmement, si l'on s'applique la rigueur intellectuelle dont se prévaut la science, l'on s'aperçoit sans peine que la « reproduction » à l'identique, au sens strict, est une pure impossibilité. En effet, le simple passage du temps, et ce que ce passage implique sur le plan physique et métaphysique sur les êtres ou les choses, que ce soit sur l'individu expérimentateur ou la matière qui subit l'expérience, fait que toute répétition, rigoureusement parlant, est absolument impossible. Ce n'est pas parce que les changements sont imperceptibles par nos sens limitées qu'on peut les ignorer. La science moderne est, sous ce rapport, absurde supposition.

Approximation...supposition... La science est-elle science ? Le mot, issu du latin « scientia », lui-même dérivé du verbe « scire » (« savoir ») signifie « connaissance » et rien d'autre. Or toute connaissance implique, par définition, la certitude, cela fait que la connaissance réelle est toujours définitive et immobile. La science moderne, faite de théories fumeuses et de suppositions aberrantes, est foncièrement évolutive et, par conséquent, versatile. Puisqu'elle est étrangère à la notion de certitude en règle générale, elle est étrangère à la connaissance et, étant étrangère à celle-ci, elle ne peut être une « science » à proprement parler. Sous cet angle, la science est une honteuse usurpation.

Cette pseudo-science, qui est devenue dans la modernité presque une divinité à laquelle tout esprit doit vouer un culte sous peine de passer pour un obscurantiste, n'est autre chose, au fond, que supposition, approximation et usurpation. L'on pourrait se demander comment elle réussit à obtenir des résultats ? C'est une autre question, à laquelle la métaphysique a répondu... Il suffit, en attendant de tomber sur cette réponse, de réfléchir peut-être sur ses résultats précisément et d'en juger les effets sur l'homme, dans son intégralité, sur l'environnement et ce qu'il abrite.