Un jour les animaux, dans un jardin en France,
Souhaitant éprouver la civique démence,
Voulurent eux aussi, à l'instar des humains,
Exprimer leur suffrage en faveur des pantins.
« Après tout, disaient-ils, nous ne sommes moins bêtes
Que nos chers visiteurs qui à ceux jeu se prêtent.
Discutons, débattons et désignons enfin
Parmi les candidats le plus fort et malin. »
L'éléphant, le premier, incarnant la sagesse,
S'avança vers la chaire et harangua la presse :
« Pour ma part, mes amis, je ne puis m'abaisser
A désigner celui qui pourrait s'engraisser...
A mes yeux, en effet, cette inhumaine engeance,
Quel qu'en soit le parti, est digne de potence !
Je me retire donc et vous laisse entre vous
Pour discuter en paix du sort de ces voyous. »
Le lion approuva aussitôt la sentence
Et laissa, lui aussi, son fauteuil en vacance.
Les autres animaux, peut-être sots ou sourds,
Poursuivirent leur jeu et firent leur discours.
On discuta longtemps pour trouver le plus sage
Avant de procéder au solennel suffrage.
A la fin des débats, chaque clan fit son choix
Et donna au meilleur sa précieuse voix :
Les porcs et bonobos désignèrent Hollande,
Et « le choix fut aisé », apprit-on, dans leur bande ;
Hyènes et cafards choisirent Manuel,
Car Valls est, selon eux, « repoussant et cruel »
Enfin l'on dévoila le choix de la vermine :
Il nommait à la fois Sarkozy et Marine.