Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 18:15

- Comment as-tu obtenu un tel rang ?

- J'ai rassemblé toutes les nécessités de la vie, je les ai fagotées avec la corde du contentement, je les ai chargées sur le mangonneau de la sincérité, et je le les ai lancées dans l'océan du désespoir. Alors je fus soulagé.

 

*

 

- Par quel moyen parvient-on à Allah, le Très-Haut ?

- Par la mutité, la surdité, la cécité.

 

*

 

- Par quoi ont-ils obtenu ce qu'ils ont obtenu ?

- Pa la perte de ce qu'ils ont et le constat de ce qu'Il a.

 

*

 

Si vous voyez un homme ayant reçu le don des prodiges au point de s'asseoir en tailleur dans l'air, n'en soyez pas dupes avant de vous assurer comme il agit en ce qui concerne l’exhortation et le déni, le respect des règles et l'application de la loi.

 

*

 

J'ai désobéi à ma mère deux fois et chaque fois j'ai subi un dommage. Une fois, je jetai du toit des branches d'absinthe. Elle me dit :

- Abstiens-toi !

Je me suis avancé et j'ai lancé un bout ; puis j'ai voulu le rattraper pour lui obéir ; je suis alors tombé du toit et me suis blessé au nez. J'attribuai cette blessure à ma désobéissance. Une autre fois, elle me demanda à boire et dit :

- Prends un jarre.

J'en pris deux. Dès que je fus dehors, vint à moi un ivrogne qui me frappa et brisa les deux jarres. J'estimai que cela était dû à mon écart de son ordre.

 

*

 

S'il arrive à l'homme d'être en accord avec lui-même ; si la gaîté emplit son cœur à cause de l'excellente pensée qu'il a de son Seigneur ; si, par acte de volonté, il réalise le bien-fondé de cette pensée ; si sa volonté même s'attache au bon vouloir de son Créateur ; s'il désire selon le désir d'Allah ; s'il élève son cœur à la hauteur d'Allah ; s'il assujettit son mouvement à l'autorité d'Allah ; si tel serviteur va où il veut selon le vouloir d'Allah Très Haut ; s'il s'arrête où Allah souhaite, partout, en toute connaissance et en tout vouloir : tel homme sera en tout climat avec Lui ; pas un site, de lui, ne se vide : si ce serviteur a été avec Allah, certes, il aura été en toute région ; et s'il n'était pas avec Allah, il n'aurait été nulle part. Le souffle de l'homme est rivé à son cœur, et son cœur est attaché à sa pensée, et sa pensée est liée à sa volonté, et sa volonté est soumise au bon vouloir d'Allah Très Haut. Allah dit « Je suis où Mon serviteur M'évoque en pensée. » Si Allah est dans la pensée même du serviteur, ce sera comme si tel serviteur était où est Allah. De même que Allah n'abandonne jamais Son serviteur, où qu'il se trouve, de même le serviteur ne délaisse point son Allah où qu'il se trouve. Et Allah ne quitte point un séjour pour un autre. Si donc le serviteur authentifie l'excellente pensée qu'il a de Allah, telle pensée dépendra de Allah comme son cœur dépend de sa pensée, et son souffle de son cœur. Aussi va-t-il d'où il veut à là où il veut selon le bon vouloir d'Allah. Et toute chose lui advient sans qu'il bouge et sans peine : viennent à lui l'Orient et l'Occident au complet. Dès qu'il évoque une contrée, cette contrée à lui se présente, tandis qu'il reste où il est. Car jamais Il ne disparaît d'une contrée. Il est Celui qui jamais ne disparaît et qui en toute pérennité demeure. Il est Celui-là même que rien n'abolit et qui est de toute éternité. Comprends cela. Les choses Le poursuivent, et Lui ne pourchasse rien. C'est que les choses accèdent à l'être par Allah.

 

*

 

J'ai accompli le pèlerinage une première fois, là je vis le Temple. La deuxième fois, je vis le Maître du Temple, sans voir le Temple. La troisième fois, je ne vis ni le Temple, ni le Maître.

 

*

 

Le recueillement se reconnaît à cinq indices : en évoquant son moi, on s'appauvrit ; en se remémorant son péché, on se repent ; en se représentant le monde, on médite ; en imaginant l'au-delà, on se réjouit ; en invoquant le Souverain, on s'honore.

 

*

 

Qui regarde les êtres avec l’œil de la science les honnit et les fuit en se réfugiant en Allah, Glorieux et Sublime. Et qui les regarde avec l’œil de la vérité, les absout et devient pour eux la voie qui mène à Lui.

 

*

 

Tous les nom désignent les attributs, seul Allah désigne l'essence. Le nom est un indice qui mène au sens ; et par le sens on reconnaît l'essence ; et par les noms on saisit les attributs ; et par les attributs on perçoit l'essence. Celui qui admet les attributs sans reconnaître l'essence n'est point musulman. On appelle musulman celui qui consacre l'essence avant de se préoccuper des attributs. Il devra ensuite adopter les attributs. La preuve de cela : si un homme proclame : « Point de dieu hormis le Miséricordieux » ou « Point de dieu hormis le Clément » ; quand il alignerait tous les autres noms, jamais il ne serait musulman avant de prononcer « Point de dieu hormis Allah. » celui qui célèbre ce seul nom, qui est Allah, établit tous les autres noms qui sont contenus en lui et en dérivent. De ce nom proviennent les sens de tous les autres noms. Et tel nom recouvre l'être des noms. Tel nom n'a besoin de nul autre que lui-même. Car Dieu Très Haut S'est réservé la jouissance exclusive de ce nom et a fait participer Ses créatures à tous les autres noms. A l'exception de tel nom. Il est permis de qualifier l'homme de savant, clément, généreux, selon le sens même de ces noms. Mais il n'est pas autorisé d'appeler l'homme « Allah », Son nom étant : « Point de dieu hormis Allah. » Et jamais l'on ne s'adresse à Allah par un de Ses noms sans obtenir pour soi-même quelque avantage ; sauf pour ce qui concerne le nom « Allah », lequel représente la part d'Allah seul à laquelle ne peut accéder le serviteur. C'est-à-dire : celui qui réclame à Allah sa miséricorde dit : « O miséricordieux ! » et celui qui demande Sa générosité dit : « O Généreux ! », et celui cherche Sa libéralité dit : « O Libéral ! » Sous chaque nom gît un sens, à répartir entre les humains pour les affaires de ce monde et de l'autre : tous les noms, hormis « Allah » ; tel nom renvoie à l'unicité d'Allah Très Haut ; le moi n'en a point part. Celui qui veut être doté par Allah s'adresse à Lui par les noms des attributs ; et celui qui présent Son essence, L'invoque par le nom de l'essence.

 

*

 

Qui regarde les humains par la science les abomine ; et qui les regarde par la vérité leur accorde sa compassion.

 

*

 

Il dit :

- Le croyant n'a pas de moi.

Puis il récita :

- « Allah a acheté aux croyants leur personne. »

Comment peut-on conserver son moi quand on a vendu sa personne ?

 

*

 

Interrogé sur le nom suprême, il dit :

- Tu le trouves en proclamant : « Point de dieu hormis Allah », tout en étant absent à toi-même.

 

*

 

- Qu'est-ce que le soufisme ?

- C'est l'attribut du Vrai dont se vêt le serviteur.

 

*

 

- On dit que la profession de foi : « Point de dieu hormis Allah », est la clé du paradis.

- On dit vrai. Mais la clé n'ouvre pas sans une serrure. Et la serrure de « Point de dieu hormis Allah » est composé de quatre choses qui sont : une langue sans mensonge ni médisance, un cœur sans ruse ni traîtrise, un ventre sans péché ni soupçon, une œuvre sans caprice ni déviance.

 

*

 

Il y avait dans la contrée d'Abu Yazid un docteur de la loi qui était le savant dans la région. Il alla vers Abu Yazid et lui dit :

- On me rapporta sur ton compte des choses extraordinaires.

- Il en existe d'autres bien plus extraordinaires, lui répliqua Abu Yazid.

- Ta science, de qui et d'où te vient-elle ?

- Ma science est un don de Allah, Glorieux et Sublime ; elle illustre ce dit de l'Envoyé de Dieu : « Qui agit par ce qu'il sait, Allah lui fait hériter ce qu'il ignore », et cet autre dit : « Il y a deux sciences : la science évidente qui est la preuve d'Allah pour Ses créatures ; et la science ésotérique qui contient le savoir salutaire. » Ta science, ô docteur, fut transmise, d'une voix à l'autre, pour l'enseignement, non pour l’œuvre. Et ma science, ce sont les inspirations qui me viennent de Lui.

- Ma science est corroborée par la chaîne des autorités : de plus grands aux plus grands, jusqu'à l'Envoyé d'Allah, à l'ange Gabriel, à Allah, Glorieux et sublime.

- Docteur, le Prophète possédait une science provenant d'Allah et à laquelle n'étaient initiés ni l'ange Gabriel, ni l'ange Michaël.

- Certes, mais je voudrais authentifier cette science dont tu te réclames.

- Oui, je te préciserai cela dans la mesure de la connaissance qui est fixée dans ton cœur.

Puis il reprit :

- Docteur, sais-tu que le Glorieux et Sublime parla formellement à Moïse, qu'Il parla à Mohmmad – lequel Le vit ouvertement – comme Il parla aux prophètes à travers Ses révélations ?

- Assurément.

Puis il dit :

- Docteur, sais-tu que les paroles des véridiques et des saints proviennent d'une inspiration qu'Il suscite en eux ? Ne sais-tu pas que ce sont Ses bienfaits et Ses confirmations qui les incitent à prononcer la sagesse au profit de la communauté ? Allah n'a-t-Il pas inspiré la mère Moïse quand elle mit son enfant dans le coffret et le jeta dans le fleuve ? N'a-t-Il pas inspiré Khadir dans l'affaire du bateau, l'affaire du jeune homme et l'affaire du mur ? Khadir lui-même n'a-t-il pas affirmé à Moïse : « Je n'ai pas agi de ma propre initiative, mais d'après une science provenant d'Allah, Glorieux et Sublime », lequel dit : « Nous lui avons conféré une science émanant de Nous »?Aussi n'a-t-Il pas inspiré Joseph en sa prison ? De même pour Abu Bakr qui révéla à Aïcha que telle femme était enceinte d'une fille ; et quand la mère mit au monde d'une fille, Abu Bakr dit : « Cela me fut inspiré. » Et Umar ne fut-il pas inspiré quand il cria sur la chaire : « O Chari'a, la montagne ! » De semblables exemples ne manquent pas. Allah réserve aux êtres qu'Il inspire Ses bienfaits en puisant dans Sa grâce et Sa générosité. Et Allah distingue les uns des autres dès qu'il s'agit de l'inspiration et de la sagacité.

Le docteur se leva et dit :

- Tu m'as donné accès au fondement et tu m'as mis du baume au cœur.

 

*

 

- Allah est Très Grand, dit quelqu'un.

- Que signifie cette parole ? lui demande Abu Yazid.

- Il est plus grand que toute chose.

- Prends garde ! Tu Le limites. A quoi peut-Il être mesuré pour paraître le Très Grand ?

- Que veut donc dire cette parole ?

- Il est le Très Grand car Il ne peut être comparé aux hommes, ni soumis à l'analogie, ni perçu par les sens.

 

*

 

Abu Yazid apprit qu'un tel, son voisin le mage, était malade. Il lui rendit visite. Lorsque le mage vit Abu Yazid, il dégagea sa tête de son lit et posa son visage à même la terre par considération et déférence pour son visiteur, lequel resta une heure, puis se décida à partir. Parvenu au patio, Abu Yazid leva les yeux vers le ciel comme pour l'interroger sur le sort du malade. Dans le vestibule, voici que l'un des enfants du mage le rattrapa et l'interpella :

- Mon père te dit : « Par le pouvoir d'Allah sur toi, ne pars pas. »

Il resta. Le malade lui parla ainsi :

- Abu Yazid, expose-moi les principes de l'islam.

Il les lui exposa. Et le mage devint musulman. Puis trépassa. Abu Yazid se chargea de tout et l'enterra.

 

*

 

La Tradition recommande l'abandon du monde et la Loi ordonne la compagnie du Seigneur. Celui qui se conforme à la Tradition et à la Loi parfait sa connaissance. Le Le livre le conduit à la compagnie du Seigneur et la Tradition le guide à travers le monde.

 

*

 

Le soufi est celui qui prend le Livre d'Allah de sa main droite et la Tradition de Son Envoyé de sa main gauche. Et qui regarde d'un œil le jardin et de l'autre le feu. Et qui se drape de ce monde et se vêt de l'au-delà. Et qui, en attendant, se met à la disposition du Seigneur : « Me voici, ô Allah, me voici ! »

 

*

 

Il y a trois façons de cheminer sur la voie de la servitude vers Allah Très Béni et Très Haut : ce sont celle du vulgaire, celle de l'élite, et celle de l'élite dans l'élite.

Quant au cheminement qui consiste à sauvegarder la servitude du vulgaire, il varie selon cinq types de serviteurs :

  1. Le serviteur coupable, suspect, non repentant, séduit par le monde, oublieux de l'au-delà, acceptant les vanités d'ici-bas : celui-là, quand même il révérait Son Seigneur, ne saura jamais distinguer la part que réclame Allah pour que soit préserver Son inviolabilité. Or, il n'est pas nuisible à cet homme de ne craindre pas Allah Il n'est pas concerné par la menace et la promesse. S'il se repent, Allah lui pardonnera et s'il meurt sans s'être repenti, Allah en décidera selon Son désir : s'Il veut, Il le condamnera ; et s'Il veut, Il lui pardonnera : cet acte de justice dépend de Lui seul.

  2. Le serviteur simulateur en ses œuvres, briguant la louange et l'éloge des autres ; en se consacrant à l'adoration et au service d'Allah, Glorieux et Sublime, il vise à conquérir la considération des gens, ainsi que l'honneur et la mention parmi les grands. Trouvant son compte en ce monde sans envisager les rétributions de l'au-delà, donnant tout ce dont il dispose pour soigner sa renommée, tel homme est perdant, inconscient.

  3. Le serviteur docile à Allah Très Haut, soumis à Son commandement, se conformant à Ses règles, évitant toutes les infractions, s’éloignant des fautes, obéissant à l'ordre divin, imitant la Tradition de l'Envoyé d'Allah, Glorieux et Sublime : tel serviteur est d'un bon conseil tant pour Allah et pour lui-même que pour les croyants et les croyantes. Loué par Allah et Ses serviteurs, vigilant à sauvegarder la servitude envers Allah, il est la droiture même.

  4. Le serviteur désirant se répandre en actes de générosité, prompt à accomplir des oraisons supplémentaires après s'être acquitté de toutes les obligations, abondant en ses prières surérogatoires, solliciteur d’œuvres pies, troquant ici-bas pour l'au-delà, portant ses jours dans l'obédience de Allah : celui-là se comporte avec Allah comme demander de récompense, cherchant à Le satisfaire, en quête de ce qui loge en Son sein, marchant dans les pas des prophètes et des envoyés : béni soit-il !

  5. Le serviteur qui s'attache à fréquenter la demeure où contenter Allah, précepteur de son propre moi, appliqué à en extirper les défauts, guerrier contre tel ennemi, homme d'effort, de veille, de sursaut, nourrissant la contradiction avec son moi, ne suivant pas sa passion, indifférent à ses relances, aspirant à le briser, le menant vers une destination claire, tantôt se relevant, tantôt s'écroulant, en constant combat contre son ennemi jusqu'à l'octroi de la servitude nécessaire à l'exercice du Seigneur.

    Quant à la marche de l'élite, elle est aussi illustré par cinq figures :

  1. Le serviteur repenti à son Allah, regrettant fût-ce le peu qu'il a pu perdre en ce qui a trait à son Seigneur, allant vers Lui avec son cœur, fuyant les créatures pour se réfugier en Lui.

  2. Le serviteur affligé, terrifié, lui qui connaît la menace et la promesse, l'espoir et le désir, chaste, généreux de par Allah, sincère, Le remerciant pour Ses bienfaits, satisfait de Son décret, convaincu à jamais.

  3. Le serviteur s'abstenant de tout ce qui le distrait de Allah, Glorieux et Sublime, s'écartant d'ici-bas, se tournant vers l'au-delà, préférant à tout le reste l'invocation de de son Seigneur.

  4. Le serviteur déléguant sa décision à Allah Très Haut, content de Son don, le cœur reposant en Lui, sans mouvement en Sa demeure, Le mandatant en toute affaire, souhaitant devenir Son intime et Son proche courtisan, ne désirant, d'ici-bas et de l'au-delà, rien d'autre que Lui.

 

*

 

Cherche Sa passion à l'opposé de ta passion et Son amour dans la haine de ton moi ; tu parviendras à Le connaître dans la passion contraire, et à L'aimer dans la haine du moi.

 

*

 

Le Vrai est comme le soleil éclatant. A Sa vue, on en este convaincu. Court à sa perte celui qui exige une preuve devant l'évidence.

 

*

 

Dix préceptes constituent la règle du corps :

  1. Accomplir les obligations légales ;

  2. Éviter les interdits ;

  3. Être modeste à Dieu ;

  4. S'abstenir d'offenser les frères ;

  5. Guider les vertueux et le libertin ;

  6. Solliciter le pardon ;

  7. Réclamer le consentement de Dieu dans toutes les affaires ;

  8. Délaisser la colère, l'orgueil, l'outrage et la dispute qui engendre l'hostilité ;,

  9. Être son propre conseil ;

  10. Se préparer à la mort.

 

*

 

Dix recommandations font le château du corps :

  1. Se protéger les yeux ;

  2. Habituer sa langue à l’invocation ;

  3. Procéder à l'examen de conscience ;

  4. Utiliser la science ;

  5. Respecter la bienséance ;

  6. Vider le corps des préoccupations mondaines ;

  7. Se mettre à l'écart des humains ;

  8. Combattre le moi ;

  9. Être abondant dans la prière ;

  10. Se conformer à la Tradition.

 

*

 

Dix qualités fondent la noblesse du corps : la mansuétude, la pudeur, la science, le scrupule, la crainte, le caractère affable, l'endurance, la conviction, la contenance, l'abandon et l'interrogation.

 

*

 

Dix errements ruinent le corps :

  1. L'amitié pour l'indifférent à sa religion

  2. L'évitement des gens de bien ;

  3. La subordination au moi ;

  4. L'aversion pour la communauté ;

  5. La fréquentation des hérétiques ;

  6. L'immixtion dans les affaires d'autrui ;

  7. L'accusation de ses semblables ;

  8. La quête de notabilité ;

  9. Les vanités du monde.

 

 

*

 

 

Dix défauts rendent le corps vil : l'animosité, la colère, l'orgueil, l'outrage, la querelle, l'avarice, l'ostentation du dénuement, l'abandon du respect, la grossièreté, la renonciation à l'équité.

 

 

*

 

- Qu'est-ce que le soufisme ?

- C'est le rejet du moi dans la servitude, et l'attachement du cœur à la souveraineté, et l’utilisation de ce qui est conforme à la Tradition, et à la conception de Allah comme totalité.

 

*

 

Il m'est parvenu qu'Allah Très Haut dit : « Qui vient à moi coupé de tout, Je lui accorderai une vie sans mort, lui offrirai un royaume impérissable et mettrai Ma volonté dans la sienne. »

 

*

 

Abu Yazid dit :

- Allah Très Haut dit : « Si Mon serviteur fait de Moi son occupation dominante, Je mettrai son appétit et sa délectation dans Mon invocation, Je lèverai le voile entre lui et Moi et serai l'image qui ne quitte plus ses yeux. »

 

*

 

Qui s'en tient à la servitude doit observer deux préceptes : craindre son péché et ne pas s'émerveiller de son œuvre.

 

*

 

Un homme vint à Abu Yazid et dit :

- Conseille-moi !

- Regarde le ciel.

Il regarda. Abu Yazid dit :

Sais-tu qui a créé cela ?

- Allah.

- Qui l'a créé t'observe où que tu sois. Crains-Le.

 

*

 

Allah fit d'Iblis un chien Ses chiens. Il fit de ce monde une charognes. Il fit asseoir Iblis ici-ba, où commence l'au-delà. Il lui dit : Je mets sous ton autorité quiconque se penche sur la charogne. »

 

 

 

Extrait de Les Dits de Bistami

Traduit de l'arabe, présentation et notes par

Abdelwahab Meddeb

Fayard

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
انا مشتاق الى معرفة ابى يزيد البستامي رحمه الله وارضى عنه ولأني كذلك مند سنين ابحث وبكل تواضع عن سيرة ابى يزيد البستامي هل يمكن لأحد ان يعاونني وشكرا مسبقا.
Répondre

Présentation

  • : Ignarus Bactrianus
  • : Spiritualité, religions, littérature, diverses
  • Contact

Recherche

Liens