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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 11:17

– Tu vas voter pour qui ? – Pour la lucidité,
Pour qu'elle éclaire enfin tout ce peuple hébété.
– Tu racontes quoi mec ? Je ne pige que dalle !
– Sers-toi d'une corde ou tire-toi une balle...

– Quoi ? Je ne capte rien...tu m'embrouilles l'esprit...
– J'aurais bien aimé... mais on te l'a déjà pris.
– Tu pourrais m'éclairer avec intelligence ?
– Mes propos sont sensés, mais tu es en démence...
– Tu me prends pour un sot, me traites de dément ?
Éclaire-moi, sinon... – Soit ! Je parle autrement :
(Comment puis-je verser, en un discours limpide,
Le fond de mon propos dans un chef...un peu vide ?...)

Vois-tu, cher citoyen, ce suffrage trompeur,
Loin de vous préparer un quelconque bonheur,
Est conçu par vos chefs, avec ruse et adresse,
Pour maquiller un crime et leur scélératesse :
Ces gibiers de potence ont renversé le roi
Et vous ont enchaînés avec leur propre loi,
Tout en vous affirmant que le roi sanguinaire
Fut chassé du pouvoir par l'ire populaire.
Mais c'est eux-mêmes qui, mus par l'avidité,
Par la soif du pouvoir et par l'impiété,
Unirent quelques gueux, vierges d'intelligence,
Et formèrent bientôt cette effroyable engeance
Qui mit, en peu de temps, tout à feu à sang
Et tua sans merci des millions d'innocents.
(Quel était donc, au fond, l'impardonnable crime
Qui transforma soudain tout un peuple en victime ?
Ce fut un sentiment : la sainte loyauté
Envers leur croyance et envers la royauté.)

Le forfait consommé, l'engeance diabolique
Institua bientôt l'infâme République,

Et put, par ce moyen sournois et désastreux,
Enchaîner à jamais le peuple malheureux.
Celui-ci, abusé par l'aspect de la chose,
Ignorant du forfait la véritable cause,
S'estima libéré et crut naïvement
Qu'il se ferait sa loi et son gouvernement,
Mais il tomba, en fait, sous le joug despotique
D'une clique du gueux, sinistre, méphitique...

Cela dit, citoyen, crois-tu que j'ai dessein
D'apporter mon appui à ce sinistre essaim
De dupeurs patentés, de déchets politiques,
Qui n'a cure de nous et de nos maux profite...?
Je ne puis consentir, puisque j'en ai le choix,
A louer ces fripons par l'effet de ma voix.
Je voudrais seulement que l'on prît conscience

Du jeu politique et agît en conséquence,
Je voudrais... – Ça suffit ! tais-toi ! Je n'en peux plus !
J'ai mal à t'écouter et le cerveau perclus !
Je n'ai rien entendu à ta réponse folle

Et m'en veux de t'avoir adressé la parole !
– Soit, va donc voter mais...souviens-toi, en votant,
Que la « démocratie » est un leurre patent !

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20 avril 2017 4 20 /04 /avril /2017 17:38

Dans un souci de cohérence intellectuelle, les défenseurs de l'hypothèse évolutionniste* et les athées, qui font du « hasard » l'origine des choses, devraient fermement s'interdire l'usage d'un certain nombre de mots parce que ces mots démentent plus ou moins ouvertement les croyances auxquelles ils adhèrent. Leur nombre est sans doute considérable, mais en voici quelques-uns qui me traversèrent l'autre soir l'esprit :
* L'évolutionnisme est une hypothèse et non une théorie. La théorie est démontrable, or l'évolutionnisme ne peut être démontré, d'abord parce qu'il s'agit d'une absurdité et, ensuite, parce que pour me le démontrer, il faudrait que l'on m'apportât la « soupe primitive » et me permît de l'observer pendant plusieurs milliards d'années pour me prouver que de cette chose inerte émanerait, en fin de compte, l'intelligence. 
La démonstration est tout simplement impossible (les quelques faits observés ça et là et mal compris par les scientifiques ne peuvent en aucun cas tenir lieu de preuves).


CIEL
La définition donnée par le dictionnaire, « espace infini dans lequel évoluent les astres » est doublement erronée : « ciel » ne désigne pas du tout un « espace » et ledit espace n'est pas « infini »**, mais passons. Le mot, du latin caelum, veut dire « voûte », « dôme » et on remarque sans étonnement que le mot arabe, par exemple, qui signifie « ciel », samâ', signifie aussi « toit », « ce qui couvre et sert comme de toit » (Le Kazimirski). Dans ces deux cas, le mot « ciel » désigne non pas un « espace », mais « quelque chose qui couvre » ou qui « cache », puisque le toit sert à la fois à couvrir et à cacher, d'autant plus que caelum est très proche, phonétiquement et graphiquement sinon étymologiquement, du verbe celo qui signifie « tenir secret », « cacher ». Le « ciel » n'est donc le prétendu « espace infini » mais une limite, laquelle sépare en réalité le monde visible des mondes invisibles, et ces mondes invisibles eux-mêmes.
 La mentalité traditionnelle comprend le mot et peut s'en servir pertinemment. Mais son usage est sérieusement problématique pour ceux qui sont désignés plus haut. Le mot dément leurs croyances.
** Rien ne peut être « infini » et il ne peut y avoir d'infini relatif (l' « infini mathématique » est, par exemple, une pure chimère). Cf. R. Guénon, Les Principes du calcul infinitésimal.


DESTIN
« Ce qui est destiné à », la « part » (« nassîb », en arabe, veut dire aussi « part » et désigne le « destin » entre autres). Qui est à l'origine de ce partage ? Et quand la partition s'est-elle faite ? 
Comme évolutionniste et athée, je ne comprendrais absolument pas ce mot.


FATAL
Du latin fatalis, lui-même issu du mot « fatum » : « ce qui a été dit ». Soit, mais par qui ? Le mot est problématique pour ceux dont il est question... Je note en passant que dans la mythologie grecque et romaine, les dieux sont eux-mêmes soumis au fatum, ce qui se comprend parfaitement puisque ces derniers sont en fait des anges et non des « dieux » au sens moderne du terme. Ce fait seul dément entièrement, par ailleurs, le prétendu « polythéisme » des anciens. (Le terme « polythéisme » est très mal compris par la majorité des gens et les disputes auxquelles il donne souvent lieu sont parfaitement ridicules. En réalité, toutes doctrines traditionnelles authentiques sont « polythéistes » si l'on prend le mot dans son acception propre et véritable, et aucun ne l'est si on donne à ce mot le sens bizarre qu'il a de nos jours pour beaucoup.)


HOMME
Le mot latin homo est étymologiquement lié à humus, «le sol », « la terre » et veut dire « né de la terre ». Dans la conception traditionnelle, l'homme est fait, entre autres, de terre. L'un des sens de âdam, par exemple, est « fait de terre » aussi. L'étymologie du mot se comprend donc sans peine et son usage est pertinent. Mais comment justifierait-on son emploi si l'on se place dans la perspective évolutionniste ? Si l'homme est un produit purement matériel qui trouve ses racines dans la fameuse « soupe » et qui a été façonné par le hasard au fil des âges, il ne peut plus s'appeler « homme », car le mot implique étymologiquement une modalité de façonnement derrière laquelle il y a une volonté, Dei voluntas.


EVOLUTION
Ce mot-ci est sans doute des plus problématiques pour les évolutionnistes eux-mêmes, il dément fermement leur hypothèse et fournit en même temps des indices notables quant à la réalité de la « création ». 
Que veut dire « évoluer » ? A proprement parler, il ne veut pas dire « changer de forme » et même si l'on admettait cette définition, il resterait épineux parce qu'il faudrait alors s'interroger, entre autres, sur la matière première, le motif du changement et la volonté qui l'aurait provoqué, mais passons au sens réel. Le verbe vient directement du latin et signifie « rouler d'en haut », « rouler hors de », « déployer », « déplier »... Un métaphysicien pourrait exposer tout le « mystère de la création » à partir de ces quelques mots qui disent presque tout... 
On voit là que le mot « évolution » ne veut absolument pas dire « changement de forme », mais bel et bien « déroulement », « déploiement » ou encore « étalement », et l'on notera que le sens de ce déploiement est descendant. Il est donc extrêmement fâcheux pour un évolutionniste... Il suppose d'une part, encore une fois, une « matière première » et, d'autre part, l'expression, ou le déploiement progressif d'un ensemble de qualités ou de phénomènes contenus en germe, initialement, dans la matière en question. En d'autres termes, « évoluer » ne peut pas signifier autre chose que « déployer des possibilités » existant dès l'origine et dans un sens qualitativement descendant. (Ce qui n'existe pas en principe ne peut se manifester en sortant ex nihilo.) 
Comment a-t-on pu choisir ce mot pour désigner cette absurdité alors qu'il en dit tout le contraire... ? Là encore, le langage trahit la sottise ridicule du diable..

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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 12:26

La presse, c'est deux choses fondamentalement : une masse grossière et une lourde machine, et celle-ci a, d'une certaine façon, pour fonction d'oppresser celle-là.

 

L'on a tendance à l'oublier et les jeunes l'ignorent : au sens premier, le terme désigne une « multitude de personnes » qui se pressent, dans un espace relativement limité. C'est donc un nombre important de personnes qui, pour voir ceci, obtenir cela, mieux entendre telle sottise ou serrer la main de tel pendard, s'attroupent sauvagement, dans un vacarme insupportable, dans une agitation affolante, en se bousculant les uns les autres et se mettent ainsi dans une situation des plus indignes. L'homme disparaît dans cette affreuse foule pour devenir une masse mobile et bruyante parmi d'autres, s'agitant et criant dans une effervescence collective et bestiale. Dans cette frénésie triviale, même le langage s'efface, les mots se transforment en sons confus et assourdissants. Corps, force, bruit, voilà ce que devient l'individu humain ; on aurait pu le comparer à une bête s'il lui restait alors ce bon sens naturel que l'on observe même chez les animaux. Voilà donc ce qu'est la presse... Un nombre important de personnes offrant de l'homme un spectacle affligeant.

 

Par extension, on pourrait dire que le terme s'applique aussi à une bonne partie de la population, cette partie considérable composée d'individus sans cesse en mouvement, physiquement et mentalement, que ce soit pour le travail ou les amusements, sans cesse dans l'action et trop souvent dans la hâte. Cette presse-ci partage avec la première un certain nombre de traits que l'on saurait déduire. Mais si l'on regarde les deux de loin, en ignorant les détails, on observe qu'ici et là l'homme offre de lui son côté le moins reluisant. L'on voit davantage des corps mobiles œuvrant pour l'obtention de ceci ou cela que des esprits subtiles œuvrant pour leur élévation. Cette presse se lève le matin, va au travail, y passe sa journée, rentre épuisée et s'abandonne bientôt au sommeil pour recommencer le lendemain. Que fait-elle de son temps libre ? Se repose-t-elle ? Se livre-t-elle, j'entends, à l'inaction totale pour réfléchir à telle question, creuser telle idée, méditer sur tel sujet ? Non. Elle se divertit, elle s'amuse, elle s'use encore et encore dans l'action quand elle ne livre pas son esprit à l'emprise délétère de la télévision. Quoi qu'il en soit, dans les cas, la presse reste une masse considérable de personnes et, étant une masse, elle est aussi un force considérable et cette force brute est malléable.

 

Dans les sociétés traditionnelles, cette force faisait ce qu'elle avait à faire et participait, peut-être inconsciemment, à l’œuvre spirituelle et vitale sans laquelle la société se déshumanise et s'abîme bientôt dans le chaos intégral. Or, quand les agents de l'ombre renversèrent le socle spirituel, il fallait absolument qu'ils prissent soin d'apprivoiser cette force qui leur était contraire et la modelassent à leur goût. C'est là que la presse, la machine déjà active depuis un certain temps, entra pleinement en scène et entreprit avec une ardeur diabolique le travail d'oppression. Oppression ? Assurément.

 

L'homme, sur le plan psychique et spirituel, est un ensemble de qualités, positives et négatives, dont l'expression progressive constitue au fil du temps sa réalité terrestre. Cette expression, ou ce développement au sens littéral, ne peut être arrêtée par quoi que ce soit tant que l'homme respire, mais elle peut être contrôlée et il faut qu'elle le soit. En effet, en l'absence de toute limite, ce qui s'exprime nécessairement, pour des raisons que l'on ne va pas rappeler ici, ce sont les qualités inférieures, les plus négatives, les plus sinistres ; ce qui entraîne logiquement l'échec spirituel de l'homme, sa déchéance. Pour contrer l'effet de cette loi, les traditions imposent légitimement des bornes sur le plan spirituel, mental et physique, et empêchent ainsi l'homme d'actualiser les qualités médiocres ou sinistres. Ce qui se développe alors, ce sont nécessairement les qualités positives, à des degrés divers selon les circonstances et les individus.

 

Ce contrôle hautement salutaire de la tradition devient naturellement négatif dans le monde moderne et antitraditionnel, il devient oppression. La presse exerce une oppression, évidemment déguisée, en ce sens qu'elle empêche, en modelant les masses par ses productions, l'expression des potentialités positives et force, de fait, les victimes d'exprimer ce qu'ils ont de pire en eux, de là cette espèce de folie globale que l'on observe dans nos société... Ce chaos est le résultat final d'une longue et laborieuse d'oppression masquée que la presse, à sa manière, exerce sur les conscience depuis un moment... Si le désastre n'est pas encore absolu, c'est que son travail, Dieu merci ! est encore contré ça et là à divers niveaux et de diverses façons.

 

On applaudit l'invention de la machine (qui existait d'ailleurs déjà dans l'Antiquité sous une autre forme...) en avançant mille arguments plus moins judicieux, mais... si l'on considère les effets généraux des publications (livres d'abord, ensuite journaux, magasines etc.) sur les consciences, si l'on songe aux tonnes de sottises ou de perversités qu'elles ont réussi à inoculer aux esprits, à tous les arbres que l'on a abattu et à toute l'énergie que l'on a dépensée dans ce travail...on peut se demander s'il faut applaudir ou déplorer cette invention...

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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 13:14

Ce mot est très intéressant et si l'on se mettait à l'étudier véritablement, on comprendrait d'une part, à un niveau inférieur, l'importance particulière qu'il a pris dans la modernité (et conséquemment le rôle réel de la presse) et, d'autre part, sur le plan métaphysique, les modalités de l'acquisition de la connaissance. Mais je reste ici à la surface.

 

Que veut dire « information » ? Action d'informer ? Certes, et qu'est-ce qu' « informer » ? C'est là que le mot trahit l'objectif de la presse qui, je le rappelle, est une invention de la modernité... « Informer » vient du latin informare , lui-même construit sur le mot forma qui signifie à la fois « forme », « aspect » et « beauté ». Le sens premier et véritable du verbe n'est donc pas « porter à la connaissance de » mais bien « façonner », « fabriquer », « former dans l'esprit » et « information » ne veut pas dire « connaissance », « donnée » etc., mais, au sens strict, « façonnement », « fabrication ».

 

Il serait bon que le public, ce public qui se délecte de la presse, qui cherche sans cesse à « s'informer », devant les chaînes de télévision ou par l'intermédiaire de journaux et autres prétendus sérieux magazines, se questionne sur la réalité de ce mot... Il y a là en vérité quelque chose d'extrêmement grave...que le mot révèle clairement. Il serait bon que ce public cherche à déceler la malsaine volonté déguisée de ceux qui osent nous dire qu'ils ont le « devoir » de nous informer... Qui et de quel droit peut prétendre façonner nos esprits ?

 

L'on pourrait me dire que je joue sur les mots, que je cherche de vaines querelles, que nos saints gouvernements ont promu la presse dans l'unique but d'éclairer le public, de l'instruire, de l'élever. Il y a, pour moi, quelque chose de sacré dans les mots. Je les prends par conséquent, contrairement à ceux qui sont victimes de ces systèmes de penser, très au sérieux et maintiens que ce sont eux qui jouent avec les mots en cherchant à corrompre leur sens, en tentant de les dénaturer pour duper les esprit ou les maintenir dans la confusion mortifère. Or le mot lui-même indique qu'il ne peut que signifier « façonnement », « formation » mentale.

 

Le mental est comme un matériau brute que les expériences, les acquisitions, les perceptions modèlent de telle ou telle façon (en d'autres termes, il y a là un ensemble de virtualités qui s'actualisent et donnent à l'esprit telle ou telle teinte). Cela étant, les enjeux de l'information sont extrêmement graves parce que, finalement, ils touchent même à la destinée future de l'homme... Que pourra espérer l'homme qui, volontairement, ou par négligence ou par paresse, aura laissé son esprit être façonné par des mensonges... ?

 

Du reste, il est évident que le façonnement en question se fait nécessairement au cours de la vie, l'on vit même, pour ainsi dire, afin d' être façonné ; mais façonné comment ? Tout l'enjeu de la vie se tiendrait dans la réponse à cette question...(Nos pensées nous façonnent, nos intentions nous façonnent, nos mots nous façonnent et nos actions nous façonnent ; c'est le résultat de ce façonnement permanent qui détermine en partie notre sort.)

 

Un mot encore de la presse : Pour ma part, je n'ai jamais été attiré par la presse, ni par l'actualité, parce que je n'y vois pas d'intérêt capital. J'étais d'avis, dans ma jeunesse, que les journaux n'étaient que des instruments de divertissement (divertir : détourner) promus aussi bien par les sociétés prétendument libres que celles qui le sont un peu moins pour empêcher le peuple de...d'avoir le temps de s'intéresser aux questions essentielles. Plus tard – parce que, ne m'intéressant pas à ces futilités, j'avais le temps de paresser et de me poser certaines questions – j'ai appris au cours des mes études que cette presse, outre ce côté divertissant, avait pour objectif inavoué de corrompre les masses et de provoquer, en fin de compte, rien de moins que le détraquement généralisé des peuples. Ma suspicion initiale s'est transformée en une juste répugnance. Le mot lui-même me donne raison en l'occurrence, il suffit de jeter un bref regard sur nos sociétés pour voir dans quel sens le façonnement s'est fait au cours des deux derniers siècles...

 

Cela étant donné, je ne suis pas totalement déconnecté de ce qui se passe dans le monde mais, pour des raisons que j'ai évoquées en d'autres circonstances, j'attache fort peu de prix précisément à ce qui se passe, car, de mon point de vue, les choses qui sont réellement dignes de notre intérêt ne passent pas... Il y a d'un côté les principes, les lois générales, les mouvements globaux et conséquents et, d'un autre côté, les phénomènes, les faits, les effets qu'ils produisent. Est-il préférable de s'intéresser à ceci ou à cela ? La question ne pose pas pour moi. Pour autant, il n'y a pas de mal absolu à s'intéresser à ce qui se passe, il faudrait simplement que cet intérêt soit modéré, que ce qui ne passe pas ne soit jamais perdu de vue et...que l'on cherche à prendre connaissance des faits selon des sources dignes de confiance...

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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 14:14

Pour apporter crédit

Aux hommes politiques,

Il faut être étourdi,

Ou comme eux diabolique.

 

Qui pourrait, en effet,

Tout en étant lucide,

Applaudir leur méfait

Et leur discours putride ?

 

Quel homme vertueux

Trouverait-il louables

Les actes malheureux

De ces êtres pendables ?

 

Idiots ou corrupteurs,

Égoïstes, cupides,

Scélérats et menteurs

Et de puissance avides,

 

Ils usent, pour berner,

De fraude et de mensonge

Et veulent gouverner...

Qu'en votant, l'on y songe...

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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 17:39

« Mais revenons à la question des castes : l’absence de castes extérieures, — car les castes naturelles ne sauraient être abolies que dans la sainteté, sous un certain rapport tout au moins, — exige des conditions qui neutralisent les inconvénients possibles de cette indifférenciation sociale; elle exige notamment une civilité sauvegardant la liberté spirituelle de chacun; nous entendons, non la liberté pour l’erreur, qui de toute évidence n’a rien de spirituel, mais la liberté pour la vie en Dieu. Une telle civilité est la négation même de tout aplatissement égalitaire, car elle concerne ce qu’il y a de plus élevé en nous : les hommes sont tenus à la dignité, ils doivent se traiter les uns les autres comme des saints virtuels; s’incliner devant le prochain, c’est voir Dieu partout, et c’est s’ouvrir soi-même à Dieu. L’attitude contraire est la «camaraderie» qui, elle, dénie au prochain tout mystère et même tout droit au mystère : c’est se placer sur le plan de l’animalité humaine et réduire le prochain au même niveau, l’obliger à une platitude suffocante et inhumaine. L’indifférenciation sociale ne peut avoir qu’une base religieuse : elle ne peut s’opérer que par en-haut, d’abord en rattachant l’homme à Dieu, puis en reconnaissant Dieu dans l’homme. Dans une civilisation telle que l’Islam, il n’y a point de «milieux sociaux» à proprement parler; les règles de bienséance faisant partie de la religion, il suffit d’être pieux pour les connaître, en sorte que le pauvre se sentira à l’aise parmi les riches d’autant plus que la religion est «de son côté», puisque la pauvreté en tant qu’état est une perfection; le riche ne sera pas choqué, parmi les pauvres, par un manque d’éducation ou de «culture», car il n’y a pas de «culture» en dehors de la tradition, dont le point de vue n’est d’ailleurs jamais quantitatif. Autrement dit, le pauvre peut être «aristocrate» sous les haillons, tandis qu’en Occident c’est la «civilisation» même qui l’en empêche; il est vrai qu’on peut rencontrer des paysans aristocrates en Europe même, dans des pays méditerranéens notamment, mais ils font figure de survivances d’un autre âge; le nivellement moderne détruit partout les beautés de l’égalité religieuse, car étant sa caricature, il est incompatible avec elle. »

F. Schuon, Castes et races

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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 17:36

"Pour juger exactement la qualité de bonheur d’un monde passé, il faudrait pouvoir se mettre à la place des hommes qui y ont vécu et adopter leur manière d’évaluer les choses, donc aussi leurs réflexes imaginatifs et sentimentaux; bien des choses dont nous avons pris l’habitude leur apparaîtraient comme des contraintes intolérables auxquelles ils préféreraient tous les risques de leur milieu; rien que la laideur et l’atmosphère de trivialité du monde actuel leur semblerait le plus sombre des cauchemars. L’histoire comme telle ne saurait rendre compte pleinement de l’âme d’une époque lointaine : elle enregistre surtout les calamités et laisse de côté tous les facteurs statiques de bonheur ; on a dit que le bonheur n’a pas d’histoire, et cela est profondément vrai. Les guerres et les épidémies — pas plus que certaines mœurs — ne reflètent évidemment pas les aspects heureux de la vie de nos ancêtres, comme le font, en revanche, les œuvres artistiques et littéraires; à supposer que l’histoire ne puisse rien nous dire sur le bonheur du moyen âge, les cathédrales et toutes les autres manifestations artistiques du monde médiéval sont un témoignage irrécusable en ce sens, c’est-à-dire qu’elles ne donnent pas l’impression d’une humanité plus malheureuse que l’actuelle, pour dire le moins; comme les Orientaux d’autrefois, nos ancêtres préféreraient sans doute, s’ils en avaient le choix, être malheureux à leur façon qu’heureux à la nôtre. Il n’y a rien d’humain qui ne soit un mal à quelque point de vue : même la tradition est un «mal» à certains égards, puisqu’elle doit toucher les maux humains et que les maux humains l’envahissent, mais elle est alors un «moindre mal» ou un «mal nécessaire»; il serait évidemment moins faux de dire qu’elle est un «bien», humainement parlant. La vérité pure, c’est que «Dieu seul est bon», et que toute chose terrestre a un côté ambigu."

F. Schuon, Castes et races

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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 17:35

« La thèse du progrès indéfini se heurte du reste à la contradiction suivante : si l’homme a pu vivre pendant des millénaires sous l’emprise d’erreurs et de sottises, — à supposer que les traditions ne soient que cela, et alors l’erreur et la sottise seraient quasiment incommensurables, — l’immensité de cette duperie serait incompatible avec l’intelligence qu’on prête à l’homme comme tel et qu’on est obligé de lui prêter; autrement dit, si l’homme est assez intelligent pour aboutir au «progrès» qu’incarne notre époque, — à supposer que ce soit là une réalité, — il est a priori trop intelligent pour avoir été dupe, pendant des millénaires, d’erreurs aussi ridicules que celles que le progressisme lui attribue; mais si au contraire l’homme est assez sot pour y avoir cru si longtemps, il est aussi trop sot pour en sortir. Ou encore : si les hommes actuels étaient arrivés enfin à la vérité, ils devraient être supérieurs en proportion aux hommes d’autrefois, et cette proportion serait presque absolue; or le moins qu’on puisse dire est que l’homme ancien — médiéval ou antique — n’était ni moins intelligent ni moins vertueux que l’homme moderne, loin de là. L’idéologie du progrès est une de ces absurdités qui frappent par le manque d’imagination autant que par celui du sens des proportions; c’est, du reste, essentiellement une illusion de vaishya, un peu comme la «culture», qui n’est autre qu’une «intellectualité» sans intelligence. » 

F. Schuon, Castes et races

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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 13:21

"Avant d’aller plus loin, il faudrait peut-être définir le «sacré», bien qu’il appartienne à cette catégorie de choses dont la clarté est aveuglante; mais c’est précisément à cause de cette clarté que de telles réalités deviennent inintelligibles pour beaucoup, comme c’est le cas, par exemple, de l’«être» ou de la «vérité». Donc, qu’est-ce que le sacré par rapport au monde? C’est l’interférence de l’incréé dans le créé, de l’éternel dans le temps, de l’infini dans l’espace, de l’informel dans la forme; c’est l’introduction mystérieuse, dans un domaine d’existence, d’une présence qui en réalité contient et dépasse ce domaine et pourrait le faire éclater par une sorte d’explosion divine. Le sacré est l’incommensurable, le transcendant, caché dans une forme fragile de ce monde; il a ses règles précises, ses aspects terribles, et ses vertus de miséricorde; aussi la violation du sacré, et ne serait-ce que dans l’art, a-t-elle des répercussions incalculables. Le sacré est intrinsèquement inviolable, si bien que le viol retombe sur l’homme. 

La valeur surnaturelle de l’art sacré ressort du fait qu’il véhicule et impose une intelligence que la collectivité n’a pas ; comme la nature vierge, il a une qualité et une fonction d’intelligence, qu’il manifeste par la beauté parce qu’il est essentiellement d’ordre formel; l’art sacré est la forme de l’informel, l’image de l’Incréé, la parole du Silence. Mais dès que l’initiative artistique se détache de la tradition, qui la rattache au sacré, la garantie d’intelligence tombe et la sottise perce partout; et l’esthétisme est la dernière chose qui puisse nous en préserver."

F. Schuon, Principes et critères de l'art universel

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 16:31

"Selon une expression hindoue, « la condition humaine est difficile à obtenir »; ce qui signifie que, pour l’être en « transmigration », les chances d’entrer dans un état « central », tel que l’état humain précisément, — ou de s’y maintenir, après la mort, s’il s’y trouve déjà, — sont incommensurablement moindres que celles de tomber dans un état « périphérique », tel que celui des animaux, des végétaux ou même des minéraux. Cette disproportion s’exprime le plus clairement possible dans le symbolisme géométrique auquel nous venons d’emprunter nos termes : même en remplaçant le point géométrique par un point visible, — donc par une circonférence aussi réduite que possible, c’est-à-dire jusqu’à la limite de la visibilité, — l’étendue de ce centre sera toujours infime comparée à celle de la circonférence. Que l’on se représente une pluie arrosant un terrain dont le centre serait marqué par un caillou : il y aura infiniment plus de chances, pour les gouttes d’eau, de tomber sur le terrain que sur la pierre; et cette image, convenablement transposée, permet d’entrevoir, non seulement pourquoi la condition humaine est « difficile à obtenir », mais aussi pourquoi cette condition — ou, dans tout autre monde, la condition analogue — représente Dieu « sur terre » : c’est en effet à partir de cette condition seule que l’être peut réaliser Dieu, et sortir par conséquent de la « transmigration » (le samsâra). La raison suffisante de l’état humain, sa « loi existentielle » (dharma), c’est d’être un « pont » entre la « terre » et le « Ciel », donc de « réaliser Dieu » à un degré quelconque (1), — ou, ce qui revient au même, de sortir du cosmos, tout au moins du cosmos formel (2); ceci explique d’ailleurs pourquoi toute morale sacrée insiste sur l’importance de la procréation dans le mariage et ne voit dans celui-ci pas d’autre Fin : la procréation, en effet, permet à des âmes errant dans des états périphériques et passifs — analogues, mais non identiques, aux espèces animales, végétales et minérales de notre monde terrestre — d’entrer dans un état central, actif, libre, — le nôtre, — et d’y obtenir salut ou délivrance; la femme — si elle peut garantir, comme c’est le cas au sein des civilisations traditionnelles, à ses enfants des moyens de salut — accomplit donc une œuvre infiniment charitable par sa fonction maternelle; la mère est ainsi une porte sacrée vers la délivrance. Il n’y a aucune contradiction dans le fait que la morale chrétienne veuille simultanément la procréation et la chasteté, et même cette dernière avant tout, car ces deux fonctions n’ont pareillement de sens qu’en vue de Dieu : la chasteté d’une manière directe, intérieure, « verticale », « mystique », et la procréation d’une manière indirecte, extérieure, « horizontale», « sociale »; en d’autres termes, l’une est « qualitative » et l’autre « quantitative », dans un certain sens du moins. La chasteté, loin de contredire la fonction de la procréation, correspond donc — non point en elle-même, mais en vertu du rôle effectif qu’elle tient dans telle voie spirituelle — à ce qui fait la raison suffisante même de l’état humain; sans la chasteté, dira-ton selon cette perspective, la vie n’a pas de sens; mais sans la procréation, il n’y a personne pour être chaste; il faut donc adopter un point de vue qui concilie ces deux exigences. L’homme qui procrée doit en effet réaliser la chasteté selon les modes appropriés; et, de même, mais en sens inverse, l’homme chaste doit procréer selon les modes qu’exige sa fonction : c’est-à-dire, l’homme marié doit être chaste, d’abord à l’égard des femmes autres que celle que lui permet la loi religieuse, ensuite, dans une certaine mesure aussi, à l’égard de la sienne, et enfin envers son âme dont la position, par rapport à l’esprit, est féminine; quant à l’homme ayant fait vœu de chasteté, il doit procréer à son tour, mais spirituellement, et il le fera, d’une part par la transmission des vérités et grâces spirituelles, et d’autre part par le rayonnement de sa sainteté. Ce que nous venons de dire implique que la chasteté selon la chair ne constitue point une exigence absolue, puisqu’elle est en elle-même une attitude strictement humaine; quant à la chasteté spirituelle, dont la chasteté charnelle n’est qu’un support parmi d’autres également possibles, elle s’impose d’une façon inconditionnelle, car sans elle il n’y a pas de sortie du monde illusoire des formes; mais cette chasteté spirituelle pourra prendre des noms divers suivant les voies : c’est ainsi qu’en Islam elle devient « pauvreté », en sorte que les fonctions de procréation et de « chasteté » peuvent se cumuler, ici, même sur le plan charnel."

 

(1) Les Hindous expriment cette vérité de la manière suivante : de même que c'est le dharma de l'eau de couler celui du feu de brûler, ou celui de l'oiseau de voler et de celui du poisson de nager, de même c'est le dharma de l'homme que de réaliser Brahma, et, par conséquent, de se libérer du samsâra. - Dans le même sens encore, la théologie chrétienne enseigne que l'homme a été créé pour connaître Dieu, L'aimer, Le servir et, par ce moyen, acquérir la Vie éternelle.

(2) Le cosmos formel constitue la « périphérie cosmique », le « centre cosmique » étant le Paradis au sens ordinaire du mot. Cette réserve est utile parce que le Paradis signifie souvent, dans les doctrines ésotériques, ce qu'on pourrait appeler, faute d'un meilleur terme, l' « État divin », donc la réalisation de Dieu. - Si nous parlons ici de « Paradis » au singulier, ce n'est pas, bien entendu, pour exclure la pluralité des Paradis, attestée par toutes les Révélations, mais parce que ce mot peut désigner en fait l'ensemble des mondes paradisiaques, ou encore, en Dieu Lui-même, l'ensemble de Ses « Noms ».

                                                                                       F. Schuon, L'Oeil du coeur 

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